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27-2-1792 Paris ce 27 février 1792
l'an quatrième de la Liberté

Messieurs et chers Concitoyens,,

Je ne reçus votre dernière qu'hier soir
et votre précédente avant hier au soir.
Ce retardement qu'éprouvent vos lettres
et les miennes est une suite du mauvais
état du chemin.

On ne peut que louer les précautions
sages que vous prenez pour empêcher les
émigrations en prenant des passeports.
Comme le roi n'a point encore apposé
son veto sur notre décret nous en attendons
la sanction et je ne désespère pas qu'elle ait
lieu. En attendant il étoit très prudent que
vous prévinssiez Saint Malo de votre façon d'agir		Saint MaloVisualiser(1 image)
Je vous exhorte à exercer toujours cette sage
surveillance.

Rien de nouveau dans la capitale
où tout est assez tranquille. La guerre
paroit toujours douteuse. Cependant les
probabilités se fortifient. Les 3 généraux
sont à Paris et le maréchal Luckner a
paru hier matin à la barre. On débite
(mais je ne garantis pas la nouvelle) que
lundi le roi viendra à l'assemblée avec
ses généraux et ses ministres. Si cela est
il est probable que c'est pour annoncer la
guerre. Au reste nous ne la craignons pas
notre armée se grossit tous les jours et
avant la fin de mars elle sera portée au
complet de guerre et peut être au delà.
Nous recevons de toutes les parties de l'Empire
des nouvelles qui nous annoncent qu'il
part des principales villes de nombreuses
recruës. La ville d'Agen seule en envoie
100 qui se sont enrôlés le même jour.		la capitale, Paris, Agenassemblée, EmpireVisualiser(1 image)
15-4-1792 La formation des légions se fera avec la
même célérité. Avant la mi-avril, nous
aurons 160 mille hommes au moins
prêts à entrer en campagne. L'amour
de la Patrie joint aux avantages à la
brieveté des engagemens qui ne sont plus
que de 3 ans déterminent aujourd'huy
un grand nombre de citoyens à prendre le
parti des armes. Je crois bien que notre
département grossira le nombre de ces
braves patriotes.

Je ne vous ferai point l'histoire de
nos séances. Les papiers publics vous en
donneront le détail.

Adieu, Messieurs et chers
Concitoyens, continuez de veiller au salut
de la chose publique et surtout accélérez
la rentrée des impositions. C'est le seul
moyen de maintenir la Constitution, de
faire renaître la confiance et de faire
tomber l'agiotage des assignats qui à		départementVisualiser(1 image)
coup sûr tomberoient au pair du numéraire
si l'arriéré très considérable des impositions
des 3 dernières années étoit rentré. Je ne
me lasserai jamais de vous exhorter à
l'union et à la fermeté. Ce sentiment sera
chez moi aussi constant que l'inviolable
et respectueux attachement avec lequel je
suis,

votre très humble
et obéissant serviteurserviteur

Jean-Louis Bagot		Visualiser(1 image)
29-2-1792 Paris le 29 février 1792
l'an quatrième de la Liberté

Messieurs et chers Concitoyens,,

Je félicite notre ville sur l'acquisition d'un
professeur dans l'art des accouchements.

L'humanité y gagnera, parce qu'il se
répandra des vérités utiles.

Je compte apprendre par le courrier
de demain le nom du concurrent qui aura
mérité la place.

Il paroit que les troubles de Noyon
sont appaisés et de ce côté nous n'avons
plus d'inquiétude. Cependant les troupes
ne sont pas encore de retour. D'ailleurs
tout est très tranquille à Paris dans ce
moment, ainsi que sur la frontière		Noyon, ParisVisualiser(1 image)
d'Allemagne. Mais les départements du
Nord et du Pas de Calais qui regorgent
de grains mettent les plus grands
obstacles à la circulation intérieure
fortement sollicitée par les départements
méridionaux ou une cruelle pénurie se
fait sentir. Ce nouvel incident fera
encore perdre du temps à l'assemblée et
cette perte désole les véritables amis
de la chose publique.

Rien de nouveau, Messieurs,
pour la guerre dont les préparatifs
continuent avec activité. Le nom de
l'enseigne ne tardera probablement pas
cependant à être connu.

Vous ne me dites rien de la
formation de votre garde nationale qui
depuis l'installation du tribunal de
commerce doit être absolument désorganizée.
Ne perdez pas de vuë cet objet important.
La force publique est nécessaire au maintien de		Allemagne, Nord, Pas de Calaisgarde nationale, tribunal de, commerceVisualiser(1 image)
l'ordre. Son anéantissement feroit triompher
nos ennemis. Souvenez vous que c'est la
garde nNationale qui créa la révolution et que
c'est à elle à la soutenir aussi longtems
que ses pas seront mal assurés.

Les papiers nouvelles vous donneront
les détails de nos séances qui, depuis ma
dernière, n'ont eu rien de bien intéressant.

Je suis par continuation, Messieurs
et chers Concitoyens, avec un respectueux
attachement,

votre très humble et
obéissant serviteur

Jean-Louis Bagot		arde nNationaleVisualiser(1 image)
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