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-4-1792/-5-1792/-6-1792 La municipalité de
Saint Brieuc

Paris ce 23 avril 1792, an quatrièmequatrième
de la Liberté

Messieurs et chers Concitoyens,

Le zèle des patriotes se ranime à mesure
des dangers et des besoins de la Patrie,
depuis la déclaration de guerre il a été
offert plusieurs dons patriotiques pour
fournir aux frais de cette entreprise et presque
tout en numéraire effectif. Les membres de
l'Assemblée législative n'ont pas voulu être
les derniers à donner l'exemple du civisme.
En conséquence dans la séance d'hier matin
nous avons décrété par acclamation et à
l'unanimité l'abandon du tiers de notre
traitement pendant les mois d'avril, mai et
juin, ce qui fait pour chaque député 540 livres tournois
et pour la totalité environ 400 000 livres tournois Nous
pensons bien que cet exemple sera imité par
Assemblée législativeVisualiser(1 image)
tous les citoyens amis de la chose publique et
en état de faire de nouveaux sacrifices à la
Patrie.

D'ailleurs tout est tranquille ici, les
chirurgiens, boulangers et autres agens
nécessaires à la suite des armées partent en
foule de cette ville. L'ex-ministre de la Guerre
Monsieur de Narbonne part également pour
l'armée du Nord où il va servir en qualité de
maréchal de camp.

L'assemblée s'occupe continuellement
de ce qui regarde l'organization des finances
de l'armée.

On parle ici, ainsi que chez vous de
l'arrestation de l'impératrice de Russie, mais ce
fait quoique probable n'est point encore confirmé.
Quant au roi de Prusse on n'en dit rien et le
ministre des Affaires étrangères ne nous a fait
encore aucun rapport à ce sujet.

Je suis avec un inviolable attachement
votre très humble et
obéissant serviteurserviteur

Jean-Louis Bagot
assembléeVisualiser(1 image)
24-4-1792 Paris ce 24 avril 1792, l'an
quatrième de la Liberté

Vous verrez, Messieurs et chers Concitoyens
par les papiers publics le rapport de notre
décret sur la cession que nous faisions d'un
tiers de nos honoraires pendant 3 mois. Ce
rapport quoique maladroit a paru juste,
d'autant plus que tous les députés n'ont pas
des facultés égales. Malgré cela la Patrie
n'y perdra rien et le registre qu'on a
ouvert pour recevoir les souscriptions
volontaires et libres offre déjà une somme
beaucoup plus considérable, eu égard au
nombre des souscripteurs que celle qu'eut
fourni la taxation proposée, si notre décret
avoit eu lieu. D'ailleurs le patriotisme
est tel ici que plusieurs citoyens et citoyennes
de tous les états déposent chaque jour à
l'envi sur l'autel de la Patrie des dons
dont plusieurs vont à 3.000 livres tournois Tous
regrettent que leurs facultés ne leur
Visualiser(1 image)
permettent pas d'en faire de plus considérables.

On assure que nos 3 armées ont du
s'ébranler hier simultanément pour un
coup de main. Nous ne tarderons pas à en
apprendre des nouvelles.

Hier l'assemblée a pris lecture de la
pétition du 1 bataillon des Côtes du Nord
demandant à marcher aux frontières ou en
Amérique. Mention honorable de leur zèle
a été faite sur le procès verbal et la
demande a été renvoyée au pouvoir
exécutif.

On assure que Monsieur de Grave quitte
le ministère et passe à l'armée. Monsieur
Dumouriez des ministères de la Guerre et
des Affaires étrangères.

Nos séances sont dans ce moment
presque uniquement occupées des finances et
de la guerre et Paris jouit de la plus
grande tranquillité.

Je suis, Messieurs, avec un inviolable
attachement
votre très humble
et obéissant serviteurserviteur

Jean-Louis Bagot
Parisministère, armée, ministères de la Guerre, des Affaires étrangèresVisualiser(1 image)
28-4-1792 Paris ce 28 avril 1792
l'an quatrième de la Liberté

Messieurs et chers Concitoyens,

Ce n'est pas ma faute si vous n'avez pas
reçu ma dernière ; je l'ai mise à la poste et elle
vous sera renvoyée de Brest. Vous n'êtes
pas les seuls qui ayez à vous plaindre de
l'inexactitude des bureaux. J'ai moi-même
perdu 2 paquets essentiels de ma famille et
cela dans le même tems que je recevai ceux de
la municipalité.

Depuis quelques jours nous ne nous
occupons plus que de la guerre et des finances qui
sont dans ce moment l'objet essentiel. Jusqu'à
présent nous n'avons point de nouvelle des
frontières, nous en attendons chaque jour. Vous
verrez par les papiers publics qu'il se forme un
BrestmunicipalitéVisualiser(1 image)
nouvel orage à Turin et que nous ne tarderons pas
sans doute à avoir la guerre avec le roi de
Sardaigne.

On débite qu'il y a de la division dans la
Société des Jacobins. On parle d'un scrutin
dépuratoire qui doit la réduire à 300. Dieu
veuille qu'on en puisse élaguer les factieux !

D'ailleurs tout est tranquille ici.
L'argent a baissé.

J'ai examiné votre mémoire. Je suis
fâché de vous dire qu'il n'est point en règle.
Je tâcherai de vous envoyer sous peu quelques
observations.

Je vous préviens aussi qu'il faudra que
le mémoire relatif à l'hopital et dont
s'est chargé Chaplain soit visé par
le district et le département. Sans cela on
n'y feroit pas droit.

Je suis avec un inviolable attachement
Messieurs,
votre très humble
et obéissant serviteurserviteur

Jean-Louis Bagot
Turinhopital, district, départementVisualiser(1 image)
30-4-1792 Paris le 30 avril 1792
l'an quatrième de la Liberté

Depuis ma dernière, Messieurs et chers
Concitoyens, il ne s'est rien passé de fort
extraordinaire dans nos séances. La suppression
de toutes congrégations sous quelque dénomination
que ce soit a été définitivement décrétée dans
la séance d'avant hier.

On assure que M. Luckner
a fait occuper les gorges de Porentrin par
6000 hommes afin de fermer ce passage aux
Autrichiens. Du reste nous n'avons aucune
particularité des frontières ni des 2 autres
armées. Malgré la déclaration de guerre, il est
encore des gens qui pensent qu'elle n'aura
pas lieu et on débite que Monsieur Talleyrand
Périgord qui va repartir pour l'Angleterre a
fait un pari de 1000 louïs que nous
continuerions de jouir de la paix.

Du reste Paris est tranquille ainsi que
ParisVisualiser(1 image)
1-6-1792 les environs.

Je vous renvoye la pétition que vous m'aviez
adressée avec une feuille d'observation sur la
manière dont votre état doit être rédigé. Vous
voudrez bien vérifier les calculs et remplir
les lacunes de cette note. Je vous préviens
d'ailleurs que l'assemblée a prorogé le
délai jusqu'au 1er juin prochain.

Ne soyez pas étonnés si j'ai porté à
600 livres tournois le remboursement de la rente constituée
de 15 livres tournois duë aux héritiers de la dame Grandchamp
Morvan. Cette rente a été réduite au denier
40 par arrangement dont vous devez trouver
le titre dans les archives.

Je suis avec un inviolable et fraternel
attachement,
votre très humble et obéissant
serviteur

Jean-Louis Bagot
assembléeVisualiser(1 image)
Paris, ce 2 mai 1792
l'an quatrième de la Liberté

Je vous avois marqué dans une de mes précédentes,
Messieurs et chers Concitoyens, qu'il falloit que
votre mémoire pour l'hôpital fut visé par les
administrations du district et du département, sans
quoi il eut été regardé comme non avenu tant
par l'assemblée que par le ministre de
l'Intérieur. Vous avez négligé cette formalité
pour les 2 copies que vous m'avez fait passer.
Je me vois en conséquence forcé de vous les renvoyer
afin que vous fassiez apposer le visa.

Je n'aurai pas aujourd'huy des nouvelles
bien satisfaisantes à vous envoyer. Nos armées
viennent d'éprouver un petit échec sur la
frontière. Un détachement de 3000 hommes
sorti de Lille le 28 au soir pour se porter sur
Tournay, étant tombé dans une embuscade de
6000 hommes a été battu et on assure que la
perte tant en tués qu'en blessés est d'environ
250, le reste du détachement est rentré le lendemain
Lille, Tournayhôpital, district, département,, assembléeVisualiser(1 image)
en désordre à Lille. C'est un mauvais début au
commencement d'une campagne, mais ce qu'il y a
de pis c'est que les soldats s'étant figurés que le
général les avoit trahis, sont entrés en insurrection
et l'ont massacré avec trois autres officiers.
Ce général étoit Monsieur Théobald Dillon maréchal
de camp qu'on croyoit patriote. On ajoute, mais
je n'ose l'assurer, que 5 chasseurs allemands
que notre détachement avoit fait prisonniers, ont
été pendus à Lille en y arrivant. Je ne me
permettrai aucune réflexion sur ces événemens,
l'assemblée va s'occuper des mesures les plus
vigoureuses pour qu'il ne se renouvelle pas à
l'avenir de pareilles scènes. Nous n'avons
d'ailleurs aucun détail bien précis de ces faits,
de la vérité desquels on ne peut cependant guère
douter. On attend à chaque moment d'autres
nouvelles des frontières.

Pour mettre notre commerce
à l'abri des corsaires autrichiens, on arme dans ce
moment quatre vaisseaux de ligne, 18 frégates
et 12 corvetes. Elles doivent croiser dans
différens parages et servir d'escorte à nos
convois. D'ailleurs d'après nos principes, on ne
Lille, LilleassembléeVisualiser(1 image)
pense pas qu'on permette l'armement de corsaires
particuliers. Le projet de décret sur cet objet
proposé hier a été ajourné à 3 jours. D'ailleurs
tout est tranquille autour de nous.

Je suis avec un inviolable attachement,
votre très humble et obéissant
serviteur

Jean-Louis Bagot

La nouvelle de notre échec au lieu
d'abattre le courage des troupes et des patriotes
n'a fait que le relever. Les soldats sont furieux
et brûlent d'en tirer vengeance.
Visualiser(1 image)
4-5-1792 Paris ce 4 mai 1792
l'an 4e de la Liberté

Messieurs et chers Concitoyens,

Je vois par la lettre de monsieur Jouvin,
qu'embarrassés par la nomination de votre
état major, vous n'avez pu m'écrire
l'ordinaire dernier. Je désire et j'espère que vous
aurez fait un bon choix.

Les nouvelles des frontières continuent
à n'être pas satisfaisantes et Monsieur de Biron
après avoir fait des prodiges de valeur a échoué
devant Mont.

On sait positivement aujourd'huy qu'il
n'a péri que dix 10 hommes dans l'affaire de
Tournay et que l'aide de camp de Monsieur Dillon
n'a point été massacré comme on l'avoit dit,
puisqu'il est aujourd'huy très vivant à Valenciennes.
On ne sait point encore le montant de notre
perte devant Mons on dit qu'elle ne va
Tournay, Valenciennes, Monsétat majorVisualiser(1 image)
pas à 120 hommes et qu'une trentaine au moins
a péri d'inanition et de fatigue. Nous avons
encore perdu quelques bagages. Ces 2 déroutes
sont en grande partie l'effet d'une terreur
panique fondée sur des bruits de trahison
répandus à dessein par des gens de mauvaise
volonté qui n'étoient pas de l'armée.

Monsieur d'Elbeck parti de Dunkerque
avec 1200 hommes en même temps que les
détachemens de Lille et de Valencienne s'est
emparé de Furnes sans coup férir. Mais
ayant appris le mauvais succès des expéditions
contre Mons et Tournai, il s'est replié en
bon ordre sans avoir perdu un seul homme.
Monsieur de Custine s'est également emparé des
gorges de Porentrin d'où 250 Autrichiens se
sont retirés à son approche. Tout cela,
Messieurs, fait un mauvais début qui
pourra peut être nous rendre plus circonspects.
Le maréchal de Rochambeau a donné sa
démission et est remplacé par Monsieur Luckner.
On assure que ce dernier sera remplacé par
Dunkerque, Lille, Valencienne, Furnes, Mons, Tournai, gorges de PorentrinVisualiser(1 image)
Monsieur d'Estaing. Tous ces changemens
inquiètent la Nation sans la déconcerter car
elle est toujours pleine de courage. Occupée de
tous ces objets l'assemblée n'a pu ces
derniers jours rendre beaucoup de décrets essentiels.

Telles sont, Messieurs et chers Concitoyens,
les nouvelles du jour. C'est ici l'instant de
développer l'énergie et la fermeté vigoureuse
qui animent les vrais amis de la liberté. Les deux
échecs que nous venons de recevoir ne doivent
servir qu'à relever notre courage. Ces dispositions
sont dans l'ame de tous les patriotes, plus unis,
plus fermes que jamais, ils veilleront jour et
nuit sur les agitateurs du peuple. Concorde,
vigilance, obéissance à la loi, et nous puiserons
de nouvelles forces dans nos revers.

Je suis avec l'attachement le plus inviolable,
votre très humble et
obéissant serviteur

Jean-Louis Bagot

Le deuxième bataillon des volontaires nationaux de nationauxParisnationauxParis
s'est distingué dans l'affaire de Mons par son
courage et sa discipline. Plusieurs fois il a rompu

et fait plier les troupes autrichiennes.
Nation, assembléeVisualiser(1 image)
5-5-1792/ Paris, 7 mai 1792, l'an
quatrième de la Liberté

Depuis ma dernière, Messieurs et chers
Concitoyens, nous n'avons rien de nouveau de la
frontière. On assure même que nos légers revers
n'ont fait qu'augmenter le courage et l'énergie
de notre armée. La confiance méritée que nous
avons dans nos braves bataillons de gardes nationales
nous engagea avant hier à en décréter une
augmentation qui les porte au nombre de 200.
Chaque bataillon sera de 800 hommes, chaque
compagnie étant portée à 88 hommes. On va
également créer une cavalerie nationale et suivant
toute apparence, chaque district en fournira une.
Ces différentes troupes dont les officiers seront
assurément patriotes seront désormais le bouclier
de la liberté et de la Constitution et seconderont
avantageusement les efforts de nos troupes de
ligne. Avec de pareilles forces qui seront sur
pied avant 2 mois, nous espérons n'avoir rien
à craindre des ennemis du dehors, surtout si
gardes nationales, cavalerie nationale, districtVisualiser(1 image)
comme on l'assure, les dispositions du corps
germanique ne sont pas pour la guerre, et si
l'Angleterre et l'Espagne gardent la neutralité, gardent la neutralité,
comme il le convient à leur intérêt.

Je désire apprendre incessamment
l'organisation de votre garde Nationale. Jusqu'à
présent les choix ont été très bons et annoncent
de la part des citoyens les vuës les plus patriotiques.

Tout est tranquille dans cette capitale.
On a décrété hier que la Nation feroit rendre
des honneurs funèbres au maire d'Etampes
mort pour la défense de la Loi. L'assemblée
y assistera par députation. La garde nationale
en avoit fait la pétition et cette pétition a été
convertie en motion qui a été suivie d'un
décret.

Bon courage, union, fermeté, et surtout
vigueur et énergie à soutenir la Constitution.
C'est ici l'instant décisif et la Nation va
déployer toutes ses forces. L'esprit public
gagne de jour en jour. Chaque séance nous
apporte de nombreux dons patriotiques offerts
pour le soutien de la guerre.
capitaleNationVisualiser(1 image)
Je suis avec un sincère et respectueux
attachement,

votre très humble et obéissant
serviteur

Jean-Louis Bagot
Visualiser(1 image)
Visualiser(1 image)
9-5-1792 La mmunicipalité de Saint BrieucSaint Brieuc

Paris, mercredi 9 mai 1792, l'an
quatrième de la Liberté

Je n'ai rien à vous mander, Messieurs et chers
Concitoyens, de bien intéressant des frontières. Il
paroit que les corps administratifs du département
du Nord, ainsi que l'armée, sollicitent vivement
pour que Monsieur de Rochambeau garde le commandement
dans cette partie de l'Empire. Nous ignorons quel
parti prendra le pouvoir exécutif auquel nous
avons renvoyé cette pétition. Quoiqu'il en
soit, le zèle ne se rallentit pas et nous
recevons tous les jours de nouveaux et abondans
dons patriotiques pour le soutien de la guerre.
Les malheureux troubles d'Avignon qui nous
ont déjà fait perdre tant de tems continuent
et depuis que Jourdan y est rentré avec sa clique,
on craint encore les plus fâcheux événemens.

Suivant les notes officielles qui nous
ont été communiquées par le ministre des
Affaires étrangères, il paroit que nous pouvons
compter sur les dispositions pacifiques et
amicales de l'Espagne, de l', de l'Angletterre, de la, de la
AvignonAffaires étrangères, Espagne, AngletterreVisualiser(1 image)
Suède, des ducs de Wirtemberg et de Bavière
mais nous ne sommes pas sans inquiétude du
côté du roi de Sardaigne qui cependant ne paroit
pas fort à craindre, ayant assez de peine à
maintenir l'ordre chez lui.

Du reste tout est tranquille ici, ainsi
que dans les départemens voisins.

Il me tarde, Messieurs, d'apprendre
l'organisation définitive de votre garde nationale.
Il vous paroitra instant de vous occuper de
cet objet, dans un moment où vous allez
perdre, au moins pour quelques jours, la
troupe de ligne.

Je vous exhorte à l'union et à la
surveillance la plus active. Je suis avec un
sincère et fraternel attachement,

Votre très humble et
obéissant serviteur

Jean-Louis Bagot
Suède, Bavièregarde nationale.Visualiser(1 image)
12-5-1792 Paris 12 mai, l'an 4 de la
Liberté

Je n'ai reçu, Messieurs et chers Concitoyens,
aucune lettre de Saint Brieuc aujourd'huy. Ce
silence, s'il n'est pas l'effet de la négligence
des postes, m'inspire de fâcheux pressentimens
sur l'état de ma famille et peut être sur
la tranquillité de votre ville.

Rien d'essentiel à vous mander des
frontières, le général Luckner qui avoit fait
une apparition à Paris en est reparti hier
soir pour se rendre à l'armée du Nord,
non pour en prendre le commandement, mais
pour engager Monsieur de Rochambeau à ne la pas
quitter. C'est le roi qui l'a prié de faire cette
démarche et on ne peut qu'applaudir à son
civisme. Je vous renvoye aux papiers publics
pour les détails de nos séances. Je réclame
Parisarmée du NordVisualiser(1 image)
votre indulgence sur la brièveté de ma lettre.
Je n'ai pas l'esprit assez à l'aise pour
vous en écrire davantage.

Je suis avec un sincère et fraternel
attachement

votre très humble et
obéissant serviteur

Jean-Louis Bagot
Visualiser(1 image)
8-5-1792/12-5-1792 Paris 14 mai 1792, an quatrièmequatrième
de la Liberté

Je n'ai reçu, Messieurs et chers Concitoyens,
votre lettre du 8 que le 12 au soir, c'est à dire
30 heures plus tard qu'à l'ordinaire. C'est ce
qui m'avoit donné de l'inquiétude ou qu'elle
ne fut perduë ou qu'il ne fut survenu quelque
trouble dans votre ville. Heureusement, son
contenu et celui de votre dernière me rassurent à
cet égard.

Rien de nouveau des frontières. On assure
que l'ordre se rétablit sensiblement dans l'armée.
Le zèle ne se rallentit pas ici et les citoyens de
cette ville et des environs ont déposé hier sur
l'autel de la Patrie des dons qui s'élèvent à plus
de 15000 livres tournois. De toutes parts nous recevons des
adresses qui sont de nouveaux témoignages de
civisme et d'attachement à la Constitution, les
petits revers que nous avons éprouvé semblent
avoir ranimé le courage de tous les François, les
ennemis peuvent être assurés que leur triomphe ne
sera pas de longue durée. Restons unis, soyons
Visualiser(1 image)
fermes, rallions nous autour de la Constitution,
regardons comme le premier de nos devoirs celui de
payer l'impôt et de faire observer nos loix et
nous sommes sûrs de la victoire. Partout, l'esprit
public fait de nouveaux progrès. Un maréchal
maire de Ponscorf vient d'en donner une preuve
éclatante. Ce brave homme venoit d'achever la
rédaction du rôle de sa paroisse. Il apprend que la
guerre est déclarée. Il se figure avec raison que
l'état a besoin d'argent. Il prend mille écus
dans sa bourse et va de suite les porter au
receveur et à compte de ce que doit sa paroisse.
Après un pareil exemple faut-il s'étonner que
les citoyens des villes s'empressent de faire des
sacrifices ? A ce trait je dois joindre celui d'un
grand nombre d'habitans de Paris et des environs
qui vont à la Trésorerie échanger au pair
du numéraire contre des assignats, tandis que
d'autres portent leur vaisselle à la monnoye
pour frapper des écus.

Hier l'assemblée s'occupa des mesures
à prendre contre les manoeuvres des ecclésiastiques
non assermentés. Aujourd'huy cette question doit
être définitivement décidée et il est probable que la
ParisassembléeVisualiser(1 image)
déportation sera prononcée contre les factieux.

La guerre et les finances nous occupent
presque uniquement.

Je vais faire usage des mémoires relatifs
à l'hôpital que vous m'avez envoyé.

Organisez, Messieurs, votre garde
car cela presse. Il y a longtems que cette opération
devroit être faite.

Je vous renvoye aux papiers publics
pour les détails de nos séances.

Je suis avec un sincère attachement,

Messieurs,
votre très humble et
obéissant serviteur

Jean-Louis Bagot
gardeVisualiser(1 image)
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